Le retour raté du tramway :
Le projet du tramway d’Amiens a été décidé sur la fin de la mandature municipale, et il a connu un destin funeste à travers un changement de majorité politique, et d’une non-connaissance politique sur les questions de mobilité, ou le bus ne doit pas trop prendre la place à la voiture
A la fin des années 80’s, en 1989, le comité des habitants des quartiers Nord propose l’idée d’un tramway à Amiens pour remplacer les lignes de bus les plus chargées :
Est Ouest : Etouvie – Longueau
Nord Sud : Hôpital Nord à Cité scolaire Sud
Nord-Est à Sud-Ouest : Pigeonnier à Hôpitaux Sud
Dans les années 2000’s, des études ont eu lieu sur l’opportunité d’un tramway à Amiens, projet initié par Gilles de Rosbien, maire d’Amiens à cette époque
Le projet de tramway revient dès 2010 avec le lancement des études sérieuses, en décembre 2012, l’agglomération d’Amiens « Metropole d’Amiens » vote le principe de la réalisation d’une ligne de TCSP Nord Sud
Ce vote intervient après de longues études commencées en 2002 dont le schéma directeur TCSP est inscrit dans le 1er PDU pour 2002-2012 :
- Axe vers Etouvie
- Axe vers Longueau et la Cité Scolaire d’Amiens Sud
- Axe vers le CHU
- Axe vers Amiens Nord
- Axe vers le Stade Licorne et le Zénith / Megacité
Axe en LNHS entre Amiens Nord, La Gare d’Amiens et la cité scolaire d’Amiens Sud

Avant la décision de 2012, des études démontrent à travers des axes le potentiel du tramway ou du BHNS (axe TCSP) :

En 2012, les élus votent le projet d’un TCSP, le choix n’est pas encore acté, mais 2 modes de transport sont en discussion :
– BHNS : 130M€
– Tramway : 210M€
Le vote du 18 décembre 2012, Amiens Métropole acte le choix du tramway fer
Besançon a servi de modèle pour Amiens avec un coût optimisé, et aussi d’autres villes sur l’aménagement des espaces publics
Le projet de tramway transporterait 42 000 voy/j, alors que le BHNS transporterait 21 000 voy/j
Le projet présenté prévoit une ligne de 10,50km et 22 stations, en desservant le quartier Nord d’Amiens, le secteur de la Citadelle et du pôle Universitaire, le quartier St Leu et le campus, les boulevards qui ceinturent le centre-ville, la Gare d’Amiens St Roch, le futur quartier Intercampus et le CHU d’Amiens


Les hypothèses de la desserte du centre-ville qui n’ont pas été retenu à l’issue des études :

Dans les documents d’études, les comparaisons avec les autres réseaux de TCSP (Tram et BHNS) montrent que le projet de tramway d’Amiens a sa pertinence avec une desserte sur un corridor dense de la ville :

Au départ du projet, il prévoit des rames de 24m ou 32m, lors des études approfondies, le choix se porte sur des rames de 24m de long, de capacité de 150 personnes, la fréquentation ne demande pas des rames de 30m dès la mise en service, sur la partie la plus chargée en heure de pointe, il prévoit 1140 voyageurs, avec une fréquence de 5min sur la ligne en heure de pointe, à long terme, l’allongement à 30m pourrait se faire si la fréquentation le justifie

Le projet de base prévoyait une mise en service en 2019, après la phase de concertation publique, des études et le chantier à proprement parler
L’enquête publique était prévue pour 2015, puis le chantier dans la foulée en 2016
La desserte du centre-ville fera l’objet d’un débat auprès des habitants, idem pour le secteur de la Rue Vanmarcke et le secteur du CHU
En avril 2013, les élus lancent la concertation et le nom du projet soumis au vote :
– Amstram
– Sesam
– Amitram
– Tramiens
Le choix se portera sur Amstram Le projet est lancé, et les Amiénois sont partagés entre rejet, scepticisme et adhésion au projet, comme pour tout projet de TCSP en France
La concertation se passe sans soucis, le bilan de la concertation confirme l’intérêt du projet d’aller vers l’avant, en passant par les boulevards du centre-ville, des demandes pour une desserte plus fine du centre-ville sont faite, mais les élus ont prévu de l’intégrer dans la 2eme ligne de tramway
Le projet prévoit même une 2eme ligne de TCSP reliant Etouvie à Longueau en passant par le centre-ville, ce développement est prévu dans la foulée de la première ligne de tramway projetait

Sur le coût du projet, le projet prévoyait un coût de 200M€, avec un emprunt de 134M€, des subventions de 50M€ et sur fond propre de 16M€
Le remboursement des emprunts se faisant par la hausse du taux de Versement Transport à 2%
Quelques visuels du projet de tram dans les rues d’Amiens





Le choix dogmatique du BHNS au profit du tram :
La droite locale profite de ce projet, pour se lancer dans la bataille des municipales de 2014, et annonce même s’il est élu d’abandonner le projet de tram (alors qu’ils ont voté Pour en 2012) au profit d’un BHNS
Et une asso d’opposants se crée avec des arguments démagogiques et mensongers (composés de riverains et de commerçants hostile à ce projet)
Mi 2013, Caen et Amiens signe un achat groupé pour l’achat de rames de tramway dans le même modèle que Brest et Dijon dans le but de réduire le coût d’achat
Achat de 50 rames pour ces 2 villes : 20 rames pour Amiens et 30 rames pour Caen
Fin 2013, l’ancien maire centriste Gilles de Rosbien, critique le candidat de la droite et de son opposition au tram par pure dogmatisme
Les arguments de la droite pendant la campagne :
– Trop cher
– Pas fait pour Amiens
– Moins de la voiture en ville, donc le commerce mourra !
Finalement, au soir du premier et second tour, la droite en tête gagne la ville et l’agglo, en proposant rien dans le programme municipal hormis un torpillage du tram
Très rapidement le projet de tramway est abandonné
Finalement ce sera un BHNS
Mais la droite locale promet une technologie novatrice pour Amiens Ce sera un bus par biberonnage, et une première en France Il passe un marché avec Siemens pour tester 2 bus articulé prototype de Beebus
D’ailleurs les nouveaux élus l’appellent « Tram sur Pneu »

En 2016, l’agglo présente son projet de réseau de bus BHNS sur 4 lignes :
– 122M€
– 44km dont 22km en site propre (50% du tracé)
– 62% des habitants desservis
– 43 bus articulés pour ce réseau BHNS
En 2017, l’agglo commande des Bus électrique :
– 43 bus IRIZAR ietram 18m

Le 11 mai 2019, date d’entrée en service du nouveau réseau AMETIS
Les bus électriques entrent en scène, et pas par la plus belle porte ! Et oui, car qui dit système innovant dit « bonjour les emmerdes ! »
Le choix des bus électriques a conduit à de nombreuses pannes, le réseau en pâtît de ces pannes à répétitions avec le choix du matériel roulant IRIZAR
Le bus IRIZAR ietram à Amiens c’est :
– Pannes multiples
– Remplacement par des bus classiques, par les Mercedes Citaro
Même encore de nos jours, ces bus connaissent des défaillances
Finalement Amiens avait un très beau projet au départ avec le tramway, mais le projet a été voté assez tardivement dans la mandature, à 2 ans des municipales, c’était l’assurance d’être torpillée lors de la campagne
Si projet a été voté un peu plus tôt en 2010, il aurait peut-être vu le jour
Liste des Versements des Archives d’Amiens :
12Fi922
12Fi937
12Fi1350
17Fi98
1AV34
1AV42
1AV43
2901W13
2901W18
2901W30
2906W29