Reims

Un premier projet avorté pour des raisons politiques, malgré une adhésion majoritaire à ce projet, un second projet fructueux voit le jour, avec une ligne plus longue

Modernisation et attractivité du réseau de TC :

Bernard Plet, âgé de 29 ans, gère le nouveau réseau par une petite entreprise CFT, homme de conviction sur les transports, il développera le réseau de façon remarquable

Au point même qu’en 1954, 2 lignes de bus de nuit sont mises en place, Jean Tattinger, député et maire de 1959-77 est aussi un partisan des TC

Dans les années 70, naissent 4 grands quartiers sociaux, les ZUP Croix Rouge, Orgeval, Wilson et Epinettes

En 1976, le réseau transporte 19M de voyageurs soit 95 voy/an/hab

En 1976 CFT cède sa place à sa filiale : TUR

TUR exploitera ce réseau sous l’égide du District de Reims

En 1977-83, la gauche gagne la ville, le maire partisan des TC va mettre en place un plan de circulation

Ce plan de circulation s’inspire de Besançon, et le centre-ville se voit interdit de traversée par la voiture

La Rue Vesle est rendue aux piétons et bus, des contre sens bus sont mis en place

En 1982, le réseau voit sa fréquentation atteindre les 29M de voy/an (144voy/hab/an)

Mais en 1983 la droite gagne la ville, en faisant campagne contre les TC Mr Plet sait convaincre les nouveaux élus : Supprimer des voies bus c’est des dépenses d’exploitation en plus

Site propre pour ligne H, c’est plus de rotation, et donc un bus en moins sur la ligne, la solution est acceptée par l’équipe municipale

Mais il y aura une contrepartie, la suppression de 2 couloirs de bus, pour une mise à double sens de la circulation

La ligne H explose en fréquentation, desservant la partie la plus dense de la ville, et le campus des Sciences et des Lettres

La ligne sature malgré une fréquence de 6min et la mise en place des bus articulés

Le premier projet de tramway, un retour raté :

Mr Plet demande à son équipe une étude, pour faire un BHNS / Tram / Métro léger

La SOFRETU & METRAM proposent une étude, pour une ligne de tramway, remis en 1984 :

– Ligne de 7,50km de Chatillons à Gare SNCF à 462M Frs (1984)

Mais le président du district n’est pas convaincu au départ…

La ligne de tramway dessert 26% des habitants du district et 31% des emplois

En 1985, la TUR remet une étude de préfaisabilité, et confirme l’utilité du tramway à Reims

Mr Plet trouvera une solution : un système de Concession construction, exploitation (PPP) Il convainc les industriels de faire (Alsthom, Bouygues, CGEE Alsthom, Citra, De Dietrich, SGTE, Spie Batignolles, Spie Trindel & SOFRETU)

Pari réussi le président du district est convaincu

Le président du district est Mr Schneiter promet le tramway pour 1989-90

Les Rémois visitent les réseaux de Grenoble et Nantes, puis la venue du TFS de Nantes à la Gare de Reims en 1986

En 1987, le projet évolue et passe à 750M Frs, en novembre 1989, l’Etat accorde une subvention pour le projet

Entre 1986 et 1990, différents dossiers d’études sont remis au District dont nous allons un peu plus explorer dans la suite

En 1986, un autre rapport montre des points durs à résoudre, dans le centre-ville, la rue de Vesle, quel type de rue à faire ?

Le Cours Langlet, avec la perspective de la cathédrale, des études plus poussées devront être réalisées pour trouver la meilleure solution technique d’intégration sur le cours Langlet (caténaire, insertion centrale du tram, plateforme engazonnée), programme de mise en valeur du patrimoine du Cours Langlet

Le pont de Vesle doit être élargi pour le passage des voitures et du tram, ou mise en sens unique pour la voiture, avec rabattement vers les parkings

En 1986, 2 variantes de tracés sont étudiées pour l’accès au centre-ville

Différentes études sont réalisées en 1986-1987 et 1988

En 1987, des études d’Avant-Projet Sommaire via un groupe de pilotage étudient sur le tracé dans le centre-ville, des variantes sont comparées

Il y a 3 variantes de tracé pour le centre-ville

  • Cours Langlet et Rue de Vesle
  • Rue Talleyrand et Libergier
  • Place Drouet Erlon et Rue Hincmar

Le dossier montre que le tracé par le Cours Langlet et la Rue de Vesle répond mieux pour le projet (plus de densité habitants / emplois, et en terme d’insertion plus facile à réaliser

Dans ce même rapport, il y a bien sûr les plans d’insertion du tramway dans la voirie sur le Cours Langlet et la Rue de Vesle, qui a été repris dans le projet final des années 2000

En décembre 1987, le tracé se précise, et il confirme le choix par la Rue de Vesle, et le Cours Langlet

Le terminus de la ligne sera Chatillons et la Gare SNCF de Reims

La ligne fait 7,20km et 19 stations

35 000 voy/j attendus et une charge de fréquentation à l’heure de pointe de 1 800 pers/h/sens

Fréquence de 5min en heure de pointe et de 6-10min en heure creuse

L’amplitude du service va de 5h45 à 23h30

A travers l’image suivante, la ligne de tramway sera sous 5 types de plateforme (rapport de 1988) :

  • Voie enrobée
  • Voie enherbée
  • Voie ballastée
  • Voie en pavé de granit

On notera que les tronçons en ballast se situe dans le quartier Croix Rouge et entre la porte de Paris et St John Perse

Voici le tracé d’implantation du tramway à son terminus de Gare SNCF et de Chatillons :

Le lieu du SMR (centre de remisage du tramway) du projet est entre les stations Michelet et Koening, avec une réserve pour un éventuel dépôt :

Il avait pour projet d’être placé sur le Bd Koening entre les stations Michelet et Koening, d’une capacité de 25 rames à terme

D’ailleurs le site prévoyait une extension pour l’accueil de 12 rames et de 30 bus en plus sur le site

Le parc de matériel roulant était des rames Alsthom TFS, de même modèle que Grenoble et Paris (ligne T1 actuellement), avec plancher bas partiel sur 75% de la rame pour répondre à la norme de l’accessibilité

Capacité prévue de 174 voyageurs par rame

Le futur réseau de bus prévu avec la nouvelle ligne de tramway

Le projet du tramway inclut aussi un développement du réseau de TCSP vers d’autres quartiers de Reims inscrit dans le SDAU (Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme) :

  • Prolongement jusqu’à Cormontreuil
  • Vers le quartier d’Orgeval au Nord
  • Une nouvelle ligne entre Opéra – St Rémi – Hincmar – Europe

Des visuels du projet de tramway des années 80’s

En 1990, la signature du groupement Tramway….  

Ouverture programmée de la ligne de tramway en 1994

A l’étonnement général, alors que le chantier est sur le point de démarrer en fin d’année 1991

Le maire Mr Falala, subit une fronde des riverains de l’axe du tramway et des commerçants refusant le tramway dans la ville (perte de chiffre d’affaire, suppression de 700 arbres sur le parcours, et des places de stationnements)

Alors que de manière générale, les Rémois adhéraient au projet de la ligne de tramway avec une adhésion globale

Le 29 janvier 1991, le conseil municipal vote contre le projet de tramway à 14 voix, 10 pour, 4 abs

Il y aurait peut-être d’autres raisons à l’abandon du projet, même si ce n’est pas avéré, mais il est possible qu’il y ait un coup politique entre le maire et le président du District (rivalité politique en plus semble t-il) mais cette dernière info est à prendre au conditionnel, car non confirmé, mais c’est une hypothèse supplémentaire de la presse spécialisée en plus des raisons évoquées précédemment, et réellement confirmé

Le projet est donc abandonné, malgré la DUP favorable, et le district versera une indemnité de 12,60M Frs pour abandon de projet à la TUR

La deuxième tentative du tramway est fructueuse

Le Maire Mr Falala meurt en 1999, son successeur, Mr Schneiter, prend la commande de la ville, et du district, et relancera le projet du tramway en 2003 après les municipales de 2001

Le projet défendu par Schneiter prévoit de construire une nouvelle ligne de tramway : elle reliera Neuchatel à CHU Debré, et remplacera la ligne H (plus chargée et fréquentée du réseau)

Les études démontrent la faisabilité (de nouveau !) de la construction de la ligne de tramway, le projet a changé par rapport au précédent de 1989 :

La ligne de tramway reliera non pas de la Gare SNCF de Reims à Chatillons, mais de Orgeval à CHU Debré, une ligne de tram Nord Sud, pouvant transporter 45 000 voy/j, d’ailleurs le nouveau projet raccourci au sud, au lieu de finir à Chatillons, il termine à CHU Debré

La ligne ne dessert pas un quartier à forte densité, mais 2 quartiers à forte densité : Orgeval et Croix Rouge

Le tracé change un peu dans la partie entre Pont de Vesle et Franchet d’Esperey, la ligne passe par l’Avenue du Général de Gaulle et non plus par l’Avenue d’Epernay et la rue du colonel Fabien

La ligne remplace les anciennes lignes H et A, bien fréquentée à son époque :

  • 17 000 voy/j sur la ligne H en l’an 2000
  • 16 000 voy/j sur la ligne A vers Orgeval

La partie entre Opéra et St Thimotée voit passer sur 5 lignes de bus (lignes T, I, F, G et A) avec près de 7 000 voy/j ne fera pas parti du projet du tramway

On retrouve la variante retenue du centre-ville du projet initial en 1985-90 avec le passage par le cours Langlet et la rue Talleyrand, avec une autre variante dans ce projet par la Rue Thiers, Colbert et la place Royale avant d’aller vers l’Opéra

Différentes variantes sont étudiées sur le parcours de la ligne de tramway :

Le cours Langlet offre le meilleur choix en termes d’insertion, de largeur de voirie et de la qualité de service pour la desserte du centre-ville

Voici quelques visuels du projet de tramway :

Variantes étudiées au Nord :

  • Laon – Belges – Schweitzer
  • Laon – Belges – Neufchatel
  • Zola – Belges – Schweitzer
  • Zola – Neufchatel

La variante 1 est retenue, car elle touche plus de monde, et a un meilleur report modal vers le tram

A cette époque, le choix d’implantation du SMR pour les rames ont été étudié sur 4 sites :

  • Hippodrome
  • Orgeval
  • L’ancien site Renault
  • L’ancien site SERNAM là où se trouve maintenant le complexe aqualudique et l’Aréna

Les sites de Renault et SERNAM ont un meilleur rapport choix, notamment pour la proximité du centre-ville, et la limitation du haut le pied (distance entre le SMR et le terminus de la ligne pour le début de l’exploitation)

Finalement en 2006, le projet de tramway Neufchatel – CHU Debré intègre la desserte de la gare TGV par une ligne B entre la Gare SNCF et Gare TGV, avec la desserte de la nouvelle ZAC de Bezannes, cette ZAC a une superficie de 172 hectares, et a pour but d’être un morceau de la ville en lien avec la Gare TGV Champagne Ardenne, cette ZAC comporte des logements, un golf, des immeubles tertiaires, une polyclinique, et des entreprises

Elle intègre aussi la construction d’un SMR au sud du quartier de la Croix Rouge, vers la ZAC de Bezannes sur la ligne B, il est conçu pour être agrandi pour accueillir les rames d’une future ligne de tramway

2006 : Choix concession PPP (Exploitant : MARS) groupement d’Alstom, Bouygues, et Transdev qui finance, construit, et exploite le futur réseau de TC

2007 : Choix du design tram par les habitants (Choix 2 de l’image ci-dessous) : la 2eme proposition a recueilli 37% du suffrage, les autres 31%, sur 9000 votants

2006-2008 : Fouille archéologique sur le tracé

2008 : Vote définitif du projet

Le chantier est lancé en 2008, 3 ans de chantier, pour transformer la ville, et les espaces publics autour du tramway :

– Coeur de ville apaisée

– Renforcement des TC

– Meilleure image de la ville Les rames ont 8 couleurs, couleurs chaudes, pour mettre un peu de couleur en ville

La ligne est inaugurée le 16-17 avril 2011, par des festivités, avant son entrée en service commerciale le 18 avril Les Rémois sont conquis après un certain scepticisme du projet Adeline Hazan, maire à ce moment-là, est favorable au développement du tramway sur d’autres axes

1 an après : 42 500 voy/j

Des idées de développement qui n’iront pas plus loin :

Dans le cadre du projet d’urbanisme Reims 2020, lancée par la maire, 3 cabinets d’urbanisme ont répondu aux projets, et ont soumis des idées de développement du réseau de tramway :

– Equipe FORTIER

– Equipe DEVILLERS

Mais ces idées ne sont pas retenu…

Même si le Grand Reims a étudié et démontré la pertinence du tram sur ces axes à long terme :

– Comédie – Tinqueux

– Opéra – Épinettes

– Opéra – Faculté des Sciences

– Opéra – Droits de l’Homme

Après le tramway, le BHNS pour développer le réseau de TCSP :

En 2014 la droite arrive aux commandes de la ville, et va restructurer le réseau, car déficitaire de 8M€ en 2014, et donc elle propose un nouveau réseau via un renforcement des lignes fortes, et une augmentation du prix du ticket

Pari réussi, car le réseau croît en fréquentation passant de 30M à 36M voy/an

Du tramway au projet de BHNS :

– 1ere ligne de Port Colbert à Croix Blandin sur un linéaire de 8 km et 19 stations ouverture prévue en 2025

– 2eme ligne de Cormontreuil à Witry sur un linéaire de 12km et 28 stations, ouverture prévue en 2025

Coût pour ces 2 lignes : 100M€

Le 18 novembre 2021, le Grand Reims casse le contrat avec MARS pour la fin de la concession le 31/12/2023

Pour permettre de refonder le réseau dans sa globalité, avec notamment l’élargissement de la structure de la Communauté Urbaine de Reims, passant de 16 communes à 143 communes

Le projet à terme est d’offrir aux 143 communes une offre de transport public de qualité et adapté à la zone (TaD, lignes de bus, Gare TER), le projet prévoit aussi l’intégration de la billetterie dans le réseau TER sur le territoire du Grand Reims

La volonté est de faire du BHNS une continuité historique de ce qui se faisait dans les années 70 avec la ligne H, avant peut être sa transformation en tramway si la fréquentation le justifie

Liste des versements des archives de Reims :

276W1039 – Dates : 1985-1990 – Réalisation d’une ligne de tramway. – Projet : étude d’impact d’une deuxième ligne de tramway
276W1040 – Dates : 1988-1990 – Réalisation d’une ligne de tramway. – Projet : élaboration de scénarios d’organisation des transports collectifs, avant-projet sommaire
276W1041 – Dates : 1985-1988 – Réalisation d’une ligne de tramway. – Elaboration de l’avant-projet sommaire (APS) : présentation du projet, relevés de conclusions du groupe de pilotage, dépliant « Tramway de Reims »
276W1042 – Dates : 1976-1990 – Plan de circulation, plan des déplacements urbains, réalisation d’une ligne de tramway. – Etudes préalables
276W1147 – Dates : 2002-2005 – Projet de tramway : études Transitec, études de l’Agence d’urbanisme, études CAR
293CW214 – Dates : 1992 – Tramway de Reims (1er projet abandonné) : 6 esquisses
276W1037 – Dates : 1980-1990 – Réalisation d’une ligne de tramway. – Projet : projet, étude d’impact et d’évaluation, présentation des principaux éléments de tracé, étude des points durs, synthèse des points durs – étude d’impact de l’opération trolleybus articulé-bimode du District urbain de Nancy
128W11 – Dates : 1988-1990 – Projet de tramway : dossiers de prise en considération (mai 1988) – Conférence de presse et plaquette de présentation (1989) – Avant projet sommaire : éléments du tracé (1989) – Eléments fonctionnels et techniques (1990) – Ebauche de l’étude d’impact et d’évaluation (1990)
141W36 – Dates : 1985-1988 – TRAMWAY (85-90) – Etude de faisabilité par la SOFRETU (Société française d’études et de réalisations de transports urbains) (85) – Etude d’un transport en site propre, pré-faisabilité d’une ligne de tramway (octobre 1985)